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HISTOIRE GÉNÉRALE

» La richesse de cette île en productions animales et végétales s’est beaucoup accrue depuis le voyage de Dampier. Cet écrivain, et l’auteur de l’East India Directory, n’indiquent d’autres quadrupèdes que des cochons, qu’ils disent même très-rares ; des lézards et des guanos. Le Directory observe, d’après le témoignage de M. Didier, ingénieur français qui examina l’île en 1720, qu’aucun des fruits et aucune des plantes comestibles, si communs dans les autres parties de l’Inde, ne se trouvent à Poulo-Condor, à l’exception des melons d’eau, de quelques patates, de petites courges, des ciboules, et d’une petite espèce de fève noire. Il y a maintenant des buffles ; et nous jugeâmes même, sur ce qu’on nous dit, qu’ils y sont en troupeaux nombreux : nous achetâmes des naturels du pays des cochons très-gras, de race chinoise. Ils nous en apportèrent aussi trois ou quatre de sauvages ; et nos chasseurs nous apprirent qu’ils avaient souvent vu dans les bois les traces de ces animaux : les forêts sont d’ailleurs remplies de singes et d’écureuils, mais si farouches, que nous eûmes beaucoup de peine à les tirer. Nous distinguâmes une espèce d’écureuil, d’un joli noir lustré, et une seconde, qui offrait des rayures brunes et blanches ; on donne à celle-ci le nom d’écureuil volant) parce qu’elle est pourvue d’une membrane fine qui se prolonge du cou aux cuisses de chaque côté du ventre, et qui, s’étendant sur les jambes, se déploie, et permet