fier au mandarin, qui le conduira dans un
port de la Cochinchine bien abrité, et éloigné
de Condor d’un seul jour de navigation. S’il
veut demeurer à Condor jusqu’au retour de
l’exprès, on lui enverra des interprètes et
tous les secours qu’il aura demandés. Le capitaine
doit sentir qu’il serait inutile d’entrer
dans de plus grands détails. » Elle avait
la même date que le certificat, et nous la rendîmes
à Luc sans en prendre de copie
» Cette lettre et la conversation du mandarin nous firent penser que Luc attendait un vaisseau français ; nous vîmes en même temps qu’il serait bien aise de ne pas perdre le fruit de sa mission, et qu’il ne se refuserait pas à nous servir de pilote. Nous ne pûmes découvrir le but et les vues des vaisseaux qu’il attendait pour la Cochinchine ; il est vrai que le Nègre qui nous servait d’interprète n’avait aucune intelligence ; et d’après des données si peu sûres, je craindrais de tromper le lecteur si je lui exposais mes conjectures sur l’objet du séjour de Luc dans cette île. Au reste, il ajouta que les vaisseaux français pouvaient avoir mouillé à Timon, et fait voile de là pour la Cochinchine ; n’en ayant point eu de nouvelles, il était à peu près persuadé de la justesse de sa conjecture.
» Le capitaine Gore s’informa ensuite des provisions que l’île pouvait nous fournir. Luc dit qu’il avait deux buffles, et qu’ils étaient à notre service, que nous trouverions beaucoup