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DES VOYAGES


marquai davantage à notre retour, que mon interlocuteur se retirait souvent à une des chambres de l’extrémité de la grande maison, qu’il y demeurait quelques minutes, et qu’il venait ensuite répondre à mes questions. Je soupçonnai que le capitaine y était, et qu’il ne voulait pas se montrer ; j’en doutai moins encore lorsque j’entrepris de pénétrer dans cette chambre et qu’on m’arrêta. Enfin il parut clairement que mes soupçons étaient bien fondés ; car, tandis que nous nous disposions à partir, l’insulaire qui avait fait tant d’allées et de venues sortit de cette chambre avec un papier à la main, qu’il me donna ; et je fus très-surpris d’y lire une espèce de certificat en français, donné par Pierre-Joseph George, évêque d’Adran, vicaire apostolique de la Cochinchine, etc, etc.

» Je rendis le papier, en protestant que nous étions les bons amis du mandarin ; et j’ajoutai que nous espérions avoir le plaisir de le voir au vaisseau, afin de le convaincre de cette vérité. Nous partîmes alors assez contens de ce qui s’était passé, mais formant beaucoup de conjectures sur le billet écrit en français. Trois des insulaires se présentèrent pour nous servir de guides ; nous acceptâmes volontiers leurs services ; et nous revînmes par la route que nous avions déjà faite. Le capitaine Gore, fut charmé de notre retour : notre course ayant, duré une heure par-delà le temps fixé, il commençait à avoir des inquiétudes, et il se dispo-