du lendemain ne nous en apprirent aucune
nouvelle, et nous n’avons jamais pu savoir ce
qu’ils étaient devenus : nous supposâmes que
le désir de faire fortune, en retournant aux îles
et à la côte d’Amérique, les avait séduits.
» Durant notre mouillage, au Typa, on ne nous parla point de lever des droits sur nos vaisseaux, et l’on peut en conclure que la fermeté et la vigueur du lord Anson ont empêché les Chinois d’insister de nouveau sur ce point, qu’ils voulaient établir lors de la relâche du Centurion.
» Nous démarrâmes le 12 janvier 1780, et nous mîmes en batterie nos canons, qui, sur mon vaisseau, étaient au nombre de dix : nous y ajoutâmes, quatre nouveaux sabords ; nous avions établi un fort bastinguage autour des œuvres-mortes de la Résolution et de la Découverte, et nous avions pris d’autres précautions pour imposer le plus qu’il serait possible.
» Nous jugeâmes qu’il convenait de nous occuper de ces moyens de défense, quoique nous eussions lieu de croire que la générosité de nos ennemis les rendrait superflus. Les papiers publics arrivés en dernier lieu d’Angleterre à Canton annonçaient qu’on avait trouvé à bord de tous les vaisseaux de guerre français pris en Europe des ordres aux capitaines de laisser passer les vaisseaux du capitaine Cook. On nous dit aussi que le congrès américain avait donné les mêmes ordres aux offciers de sa marine. Des lettres particulières adressées à plusieurs