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HISTOIRE GÉNÉRALE

» La vente de nos peaux de loutre avait changé d’une manière très-bizarre les habits de nos équipages. Les jeunes officiers et les matelots étaient couverts de guenilles lorsque nous arrivâmes dans le Typa : notre expédition excédant déjà d’une année le temps que nous avions compté demeurer en mer, tous nos habits européens étaient usés depuis long-temps, ou rapetassés avec des morceaux de fourrures, ou des ouvrages des divers peuples que nous avions rencontrés sur notre route ; nous y ajoutâmes ici des lambeaux de riches étoffes de soie ou de coton de la Chine, ce qui produisit une autre bigarrure.

» M. Lanyon arriva le 30 avec les munitions et les vivres, qui furent répartis sur les deux vaisseaux. Le lendemain, d’après un marché fait par le capitaine Gore, j’envoyai la maîtresse ancre de la Découverte à un navire de l’Inde qui nous donna des canons en échange.

» Tandis que nous étions mouillés au Tvoa on me montra, dans le jardin de nos compatriotes établis à Macao, le rocher sous lequel on dit que le Camoëns composa sa Lusiade, C est une voûte élevée qui forme l’entrée d’une grotte creusée dans la colline située par-derrière ; elle est ombragée par de grands arbres, et domine sur une vaste et magnifique étendue de mer et sur les îles adjacentes.

» Le 11 janvier, deux matelots de la Résolution désertèrent avec un canot ; des recherches très-suivies durant cette journée et celle