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DES VOYAGES

» J’ai trouvé diverses opinions sur le nombre des sampans habités ; mais ceux qui en comptaient le moins en supposaient quarante mille. Ils sont amarrés en lignes les uns près des autres, et offrent un passage etroit aux embarcations qui veulent remonter ou descendre le fleuve. Le Tigre, à Canton, est un peu plus large que la Tamise a Londres, et comme il est couvert de sampans dans l’espace de plus d’un mille, cette évaluation ne me paraît point du tout exagérée ; si on la suppose exacte, le nombre des individus établis dans les sampans seuls, qui contiennent chacun une famille, doit être triple de celui que suppose M. Sonnerat dans toute la ville.

» On compte cinquante mille soldats dans la province dont Canton est la capitale. On dit que l’intérieur et les environs de la ville en contiennent vingt mille, et on m’en donna pour preuve qu’à l’occasion de quelques troubles arrivés à Canton, trente mille hommes prirent les armes dans l’espace de quelques heures.

« Les rues sont longues, et la plupart étroites et irrégulières ; mais de larges pierres en forment le pavé, et en général on les tient extrêmement propres. Les maisons sont de brique et à un étage ; elles renferment communément sur les derrières deux ou trois cours qui servent de magasins : les appartenons des iemmes qui habitent l’intérieur de la ville se trouvent dans des lieux retirés. Il y a un petit nombre,