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HISTOIRE GÉNÉRALE


j’aie jamais vus. Il y en a de diverses grandeurs ; leur fond est presque plat : ils sont larges au milieu, étroits, élevés et ornés à l’avant et à l’arrière. L’endroit où s’asseyent les passagers est surmonté d’un toit de bambou qu’on élève et qu’on abaisse comme l’on veut : sur les côtés sont de petites fenêtres avec des jalousies ; de belles nattes, des chaises et des tables, meublent l’intérieur. On voit à l’arrière une petite idole de cire, renfermée dans une niche de cuir doré, devant laquelle est un vase qui contient des flambeaux allumés, faits de copeaux secs ou de mèches enduites de résine. On paie une piastre de Vampou à Canton pour le loyer d’un de ces bateaux.

» J’arrivai à Canton un peu après la fin du crépuscule : je débarquai à la loge anglaise, où lle 9 juilleton fut bien surpris de me voir, et où l’on me reçut avec toutes les attentions et les politesses possibles. Le comité me donna sur-le-champ l’état des munitions que nos vaisseaux de l’Inde pourraient me fournir : j’étais bien convaincu que les capitaines de ces bâtimens nous céderaient tout ce qu’ils pourraient enlever sur leur approvisionnement sans compromettre leur sûreté et sans nuire aux intérêts de la Compagnie ; et j’eus bien du regret de trouver à peine sur la liste quelques articles de cordage et de toile, choses dont nous avions surtout besoin. Au reste, j’eus la satisfaction d’apprendre que ces munitions étaient prêtes, et qu’on nous procurerait des vivres en vingt-quatre heures.