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HISTOIRE GÉNÉRALE


mon passe-port étant incertaine, ma présence pouvait beaucoup contribuer à l’expédition des objets que nous avions demandés ; je ne balançai donc pas à me rendre sur le navire. Avant de partir, je recommandai à M. Williamson de tout disposer pour l’appareillage de la Découverte.

» Le navire que je montais sortit du havre de Macao le 11 décembre. Nous laissâmes à droite Lantao, Dintin, et d’autres îles plus petites. Chacune de ces îles, ainsi que celle de Macao, qui se trouve à gauche, est entièrement dénuée de bois : elles sont hautes, stériles, et même désertes ; car on n’y voit que des pêcheurs qui y vont de temps en temps. À mesure qu’on approche de la bouche du Tigre qui est à treize lieues de Macao, la côte de la Chine offre à l’est des rochers blancs escarpés ; les deux forts qui commandent l’embouchure du fleuve sont précisément dans le même état qu’à l’époque du voyage d’Anson : celui qui est à gauche est un vieux château, fort beau environné d’un bocage, et il produit un effet ires-pittoresque.

» Un officier des douanes vint ici sur notre bord : le propriétaire du navire, craignant d’exciter des alarmes, si l’on nous découvrait, et redoutant d’ailleurs les suites de cette affaire, nous pria de nous cacher.

» La largeur du fleuve varie dessus des forts : les bords sont bas, et le flot les inonde quelquefois à une assez grande distance. Le ter-