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DES VOYAGES


une petite somme d’argent que nous lui avions donnée pour acheter des vivres. Un autre auquel nous nous adressâmes approvisionna les deux vaisseaux durant notre relâche. Il nous envoyait des vivres en secret la nuit, sous prétexte qu’il enfreignait les règlemens du port ; mais nous jugeâmes que tant de précautions avaient pour but d’augmenter le prix des choses qu’il nous fournissait, ou de s’assurer les bénéfices de ce commerce sans être réduit à en donner une portion aux mandarins.

» Le capitaine Gore reçut le 9 une réponse des subrécargues anglais établis à Canton ; ils l’assuraient qu’ils allaient faire tous leurs efforts pour lui procurer le plus tôt possible les munitions dont nous avions besoin ; qu’ils enverraient un passe-port pour un de ses officiers ; mais que, si nous éprouvions des retards, nous devions assez connaître le gouvernement chinois pour les attribuer à leur véritable cause…

„ Un négociant anglais d’un de nos établissemens aux Indes Orientales demanda le lendemain au capitaine Gore quelques hommes dont il avait besoin pour conduire à Canton un navire qu’il venait d’acheter à Macao. M. Gore jugeant cette occasion favorable, m’ordonna de me rendre sur ce navire avec mon second lieutenant, le lieutenant des soldats de marine et dix matelots. Ce n’était pas de cette manière que j’aurais désiré faire le voyage de Canton ; mais l’époque où arriverait