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HISTOIRE GÉNÉRALE


portée à Pékin, et que l’empereur, qui a la réputation d’un prince juste et sévère, ne les condamnât à perdre leur fortune, et peut-être la vie : d’un autre côté, le comité, auquel la cause des créanciers anglais avait été fortement recommandée par le président de Madras, craignait de se brouiller avec le gouvernement chinois, et de causer par là des pertes irréparables à la Compagnie. On me dit en effet que les mandarins sont toujours disposés à arrêter notre commerce sous le plus léger prétexte ; que c’est souvent avec bien de la peine et jamais sans de grandes dépenses que nous venons à bout de faire lever de pareilles entraves. Ces vexations augmentent de jour en jour et toutes les loges européennes pensaient qu’elles seraient bientôt contraintes d’abandonner le commerce de ce pays, ou de se soumettre aux outrages dont on accable les Hollandais au Japon.

» L’arrivée de la Résolution et de la Découverte à une époque si critique devait produire de nouvelles alarmes ; ne voyant donc aucune probabilité de pouvoir aller à Canton j’écrivis aux subrécargues anglais : je les instruisis des motifs qui nous avaient amenés dans le Typa ; je les priai de me procurer un passe-port, et de nous faire parvenir le plus tôt possible les munitions dont nous avions besoin et dont je leur envoyai la liste.

» Un comprador qui avait pris des engagemens avec nous s’était évadé, et il emportait