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DES VOYAGES


et la Découverte furent remarquées le 2 octobre hors du havre.

» Les bêtes à cornes que nous attendions de Verchney arrivèrent la veille de notre sortie du havre, et le capitaine Gore résolut de prolonger notre relâche de cinq ou six jours, afin que nos équipages pussent manger de la viande fraîche, et recueillir ainsi tous les avantages possibles de ce supplément de vivres que nous désirions si fort. Ce délai ne fut pas mal employé : on répara les embarcations, les pompes, les voiles, et les agrès des deux vaisseaux. Je brassai assez de bière pour en servir quinze jours, et j’ajoutai dix barriques de forte essence de spruce à la quantité que nous en avions déjà. Cette provision était d’autant plus utile, qu’excepté un petit nombre de bouteilles laissées en réserve pour les cas de nécessité, on servait alors la dernière barrique de liqueurs spiritueuses.

» Le 30 octobre, jour de la fête de l’impératrice de Russie, le capitaine Gore invita à dîner le prêtre Paratounca, Ivaskin et le sergent, et nous régalâmes d’ailleurs les sous-officiers de la garnison, les deux toïons de Paratounca, ceux de Petro-Pavlovska, et les autres Kamtchadales les plus distingués du canton. Tous les naturels indistinctement furent admis à la table des matelots : on servit à chacun de nos gens une livre de bon bœuf ; et du grog, qu’on lit avec le reste de nos liqueurs spiritueuses. Nous tirâmes