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HISTOIRE GÉNÉRALE


alors sur sa proie, et son attaque a du succès, ou elle ne réussit pas, selon que sa victime est plus ou moins blessée.

» Les Kamtchadales avouent, avec reconnaissance qu’ils doivent à l’ours le peu de progrès qu’ils ont fait jusqu’ici dans les sciences et dans les arts. Ils disent qu’ils lui doivent tout ce qu’ils savent de médecine et de chirurgie ; qu’ayant remarqué l’espèce d’herbes qu’emploie cet animal pour panser ses blessures ou celles dont il se nourrit lorsqu’il devient malade ou languissant, ils ont appris à connaître la plupart des simples qui leur servent de remèdes ou de cataplasme ; mais ce qui est encore plus singulier, ils conviennent que les ours sont aussi leurs maîtres de danse. La vérité de cette assertion est même sensible ; car la danse de l’ours des Kamtchadales représente exactement chacune des attitudes et chacun des gestes de cet animal : ses pas et ses mouvemens se trouvent dans toutes leurs autres danses, et c’est ce qu’ils en estiment le plus.

» Le capitaine Gore alla le 30 à Paratounca afin de placer dans l’église un écusson préparé par M. Webber, avec une inscription qui indique l’âge et le rang du capitaine Clerke, et l’objet de l’expédition qu’il commandait au moment de sa mort. Le capitaine Gore cloua aussi sur l’arbre au-dessous duquel le capitaine Clerke est enterré une planche qui offre à peu près la même inscription. La Résolution