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DES VOYAGES

» Jusqu’ici nous avions eu un temps toujours sec, mais il survint une forte pluie accompagnée de grosses rafales, qui nous, obligèrent d’amener les vergues et les mâts de hune.

» Le dimanche 12, on laissa reposer les équipages ; mais le mauvais temps trompa nos espérances, et empêcha nos gens de cueillir des baies, qui croissent en grande quantité sur la côte : ils se livrèrent à terre à d’autres amusemens. Le même jour, l’enseigne Synd nous quitta pour retourner à Bolcheretsk avec plusieurs des soldats venus sur la galiote. Il n’eut d’autre table que la nôtre durant son séjour à Petro-Pavlovska. Par égard pour son père, nous le regardions comme notre frère, et nous le traitâmes avec l’affection que méritait un membre de la famille des navigateurs qui ont entrepris des découvertes

» Nous avions admis le sergent a notre table, parce qu’il était commandant de la place, parce qu’il avait d’ailleurs de la vivacité et de Intelligence, et qu’il comprenait mieux qu’aucun antre le petit nombre de mots russes que nous avions appris. L’enseigne Synd avait eu la politesse d’y consentir ; mais, à l’arrivée du nouveau commandant, le sergent fut disgracié, et on ne lui permit plus de s’asseoir en présence des officiers, Nous avions bien envie de demander cette grâce pour lui ; mais nous jugeâmes qu’elle était incompatible avec la discipline des Russes.

» L’arrimage fut fini le 15 ; nous avions em-