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DES VOYAGES


pace d’un petit nombre de lieues, situé entre 68° 20′ de latitude, que nous n’avions pas vu l’année précédente. La glacé nous a arrêtés plus bas, et nos efforts pour pénétrer davantage au nord s’exercèrent principalement sur le milieu du canal qui est entre les deux côtes. Nous nous sommes élevés du côté de l’Amérique plus loin que sur celui de l’Asie ; nous avons rencontré la glace plus tôt et en plus grande quantité sur la dernière côte durant les deux campagnes. À mesure que nous nous sommes élevés au nord, nous avons toujours vu la glace plus compacte et plus solide ; mais comme dans nos différentes traversées, d’un côté à l’autre, nos vaisseaux ont passé sur des portions de mer fermées auparavant, nous avons conjecturé que la plus grande partie des glaces était mobile. Nous avons évalué leur hauteur moyenne de huit à dix pieds ; et la plus considérable, de seize à dix-huit.

» C’est à 66° de latitude que les deux eontitinens se rapprochent le plus : la largeur du détroit y est de treize lieues ; par delà, la côte d’Asie et celle d’Amérique divergent au nordest-quart-est et à l’ouest-nord-ouêst ; et au 69e. parallèle elles sont séparées par un intervalle de 14° de longitude, ou d’environ cent lieues. On est frappé, au nord du détroit, de la ressemblance d’aspect des deux pays. L’un et l’autre sont dénués de bois. Les côtes sont basses, et plus avant dans les terres on voit des montagnes qui s’élèvent à une grande hauteur.