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DES VOYAGES


peler ici un autre fait, qui paraît très-difficile à concilier avec l’opinion de ceux qui croient la terre nécessaire à la formation de la glace ; je veux parler de l’état différent où est la mer autour du Spitzberg et au nord du détroit de Behring : car enfin il faut expliquer comment, autour du Spitzberg et dans le voisinage de beaucoup de terres connues, les vaisseaux pénètrent annuellement à près de 80° de latitude ; tandis que de l’autre côté on n’a pu, après les plus grands efforts, aller au delà de 71°, où d’ailleurs les deux continens divergent presqu’à l’est et à l’ouest, et où l’on ne connaît point encore de terre aux environs du pôle. Ceux qui désireront des éclaircissemens plus complets peuvent lire les Observations faites durant un voyage autour du monde, par le docteur Forster : la question de la formation de la glace y est discutée d’une manière détaillée et satisfaisante, et l’on y trouve divers argumens très-solidets, d’où il résulte que les mers du pôle ne doivent pas être ouvertes.

» Avant de terminer ces remarques, je comparerai notre marche au nord durant nos deux campagnes, et j’ajouterai un petit nombre d’observations générales sur la côte des deux continens situes au nord du détroit de Behring.

» En 1778 nous ne rencontrâmes les glaces que le 17 août, par 70° de latitude : elles étaient alors en masses compactes, qui se prolongeaient aussi loin que pouvait s’étendre la vue ; une partie ou la totalité était mobile, puisque leur dé-