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DES VOYAGES


nous avions déjà vu les côtes d’Angleterre.

» Si le capitaine Cook avait vécu à cette époque ; si, après une seconde tentative, il avait reconnu l’impossibilité du passage du nord-est ou du nord-ouest du grand Océan dans l’Océan atlantique, il aurait sans doute mis sous les yeux du public un résultat général des obstacles qui ont fait manquer cet objet principal de notre expédition, et il aurait ajouté ses observations sur un sujet si important, qui fixe l’attention et qui partage les opinions des philosophes et des navigateurs depuis plus de deux siècles. Je sens combien je suis incapable de le remplacer ici ; mais, afin de répondre en partie à l’attente du lecteur, je vais lui communiquer quelques remarques, que je le prie de recevoir avec indulgence.

» Il est très-probable qu’il ne peut y avoir de passage au nord-ouest de la mer Atlantique dans le grand Océan, au sud du 65e. parallèle. Si donc il existe réellement un passage, ce doit être dans l’hémisphère occidental, près de la baie de Baffin, ou en doublant la partie septentrionale du Groenland, ou bien dans l’hémisphère oriental par la mer Glaciale, au nord de la Sibérie ; et de quelque côté qu’il se trouve, les navigateurs doivent traverser le détroit de Behring. Il ne s’agit donc plus que d’examiner s’il est impossible de pénétrer dans la mer Atlantique par ce détroit, soit de l’un, soit de l’autre côté.

» D’après le résultat de nos deux campagnes,