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DES VOYAGES


durant le voyage ; mais c’est le premier qui, d’après son âge et son tempérament, paraisse avoir succombé aux fatigues de notre expédition.

» J’ai déjà dit que la maladie de M. Clerke empirait d’un moment à l’autre, malgré les alimens salutaires que lui offrait le Kamtchatka : dès que le prêtre de Paratounca fut instruit de la mauvaise santé de notre commandant, il lui envoya chaque jour du pain, du lait, du beurre frais et des volailles ; et ce qui ajoute au mérite de ce bienfait, sa maison était à seize milles du havre.

» L’hôpital russe établi près de la ville de Petro-Pavlovska se trouvait dans un état vraiment déplorable à l’époque de notre arrivée. Les soldats étaient plus ou moins attaqués au scorbut, et chez la plupart la maladie était parvenue au dernier période. Les autres Russes ne se portaient pas mieux, et nous remarquâmes en particulier que le sergent, ayant bu une trop grande quantité de liqueurs fortes que nous lui donnâmes, eut, dans le cours de peu de jours, quelques-uns des symptômes les plus alarmans de cette maladie. Le capitaine Clerke confia tous ces malades à la vigilance de nos chirurgiens, et il ordonna de leur fournir de la choucroute et de la drêehe. Lorsque je revins de Bolcheretsk, j’observai avec beaucoup de surprise le changement en bien qu’annonçaient les visages des scorbutiques : nos chirurgiens attribuèrent surtout