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DES VOYAGES


trouvé de soulagement dans le repos du port, ni dans l’usage du lait et des végétaux du Kamtchatka, ainsi que nous en avions conçu l’espoir, et qu’au contraire sa maladie empirait de jour en jour.

» Dès que j’eus rendu compte de notre mission, je retournai auprès du major, et le lendemain au matin je le conduisis au vaisseau. On le salua de treize coups de canon, et il fut reçu d’ailleurs avec tous les égards possibles. Il avait à sa suite le commandant d’une des galiotes russes, le patron d’un sloop qui mouillait dans le port, deux marchands de Bolcheretsk, et le prêtre de Paratounca, village voisin, pour lequel il paraissait avoir une haute estime. Ce prêtre avait conçu une grande affection pour le capitaine Clerke, et j’aurai occasion d’en parler plus bas.

» Quand M. Behm eut fait sa visite à M. Clerke, il passa à bord de la Découverte, et il revint dîner sur la Résolution. L’après-dînée, nous lui fîmes voir les diverses choses que nous avions rassemblées pendant le voyage, et notre commandant lui offrit un assortiment complet de chacun de ces objets. Je ne dois pas oublier ici un sacrifice et un trait de reconnaissance des matelots de nos deux vaisseaux. Sachant que M. Behm leur avait donné une quantité considérable de tabac, ils demandèrent, de leur propre mouvement, qu’on ne leur servît plus de grog, et qu’on envoyât à la garnison de Bolcheretsk leurs rations d’eau-de-vie ; ils ajoutè-