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HISTOIRE GÉNÉRALE


leur visage lorsqu’on leur apprit qu’il devait bientôt les quitter.

» Nous avions envoyé de Bolcheretsk un exprès au capitaine Clerke, afin de l’instruire de l’accueil généreux du gouverneur et des habitans de la ville ; nous lui avions écrit en même temps que le major Behm voulait nous accompagner aux vaisseaux, et nous lui avions fixé à peu près le moment de notre retour. Lorsque nous approchâmes du havre, les canots de la Résolution et de la Découverte vinrent à notre rencontre ; les matelots étaient mis proprement, et les officiers avaient toute la parure que comportait le mauvais état de leur garde-robe. M. Behm fut très-frappé de l’air robuste et de la bonne santé des équipages de nos canots ; il le fut surtout de voir la plupart d’entre eux sans autre vêtement qu’une chemise et des culottes longues, quoiqu’il tombât de la neige.

» M. Behm ayant témoigné le désir de se rendre aux vaisseaux avant de débarquer, aussitôt que nous fûmes vis-à-vis de Petro-Pavlovska, je le priai de me dire ses intentions. D’après ce que nous lui avions appris de la maladie du capitaine Clerke, il pensa qu’il serait indiscret d’aller le voir si tard (il était plus de neuf heures du soir), et qu’il valait mieux passer la nuit à terre. Lorsque je l’eus accompagné à la maison du sergent, j’allai instruire le capitaine Clerke du succès de notre voyage. Je fus extrêmement affligé de voir que, pendant notre absence, cet excellent officier n’avait point