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HISTOIRE GÉNÉRALE


mode du pays. M. Behm avait eu la bonté de nous les envoyer ; il ne tarda pas à venir nous voir, afin que notre bagage fût emballé convenablement. Ce que nous avions reçu de cet homme généreux, du capitaine Schmaleff, et de plusieurs autres babitans de la ville, qui nous forcèrent d’accepter des présens, joint à une quantité considérable de vivres que le gouverneur avait fait préparer pour notre voyage, formait un grand nombre de caisses.

» Le 16, de bonne heure, on nous engagea à aller voir madame Behm au moment où nous nous rendrions à nos canots ; on nous dit qu’elle serait bien aise de recevoir nos adieux. Nous étions pénétrés de la plus vive reconnaissance pour les soins aimables, la bienveillance et la générosité qu’on nous avait prodigués à Bolcheretsk ; mais la scène touchante qui s’offrit à nos regards lorsque nous quittâmes nos logemens nous émut bien davantage. Nous trouvâmes les soldats et les Cosaques de la garnison rangés sur une ligne, et tous les hommes de la ville, revêtus de leurs habits les plus riches rangés en face des troupes. Dès que nous parûmes hors de notre maison, l’assemblée entonna une chanson mélancolique : le major Behm nous apprit que les habitans de cette contrée la chantent quand ils prennent congé de leurs amis. Nous nous rendîmes au gouvernement accompagné des soldats et de tous les hommes de la ville, et précédés par les tambours et la musique de la garnison. Madame