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DES VOYAGES


l’Amérique, dont ses compatriotes n’avaient pu, après tant de voyages, acquérir qu’une connaissance partielle et imparfaite.

» Excepté cette marque de confiance et l’exemplaire des cartes et des planches dont je parlais tout à l’heure, notre position ne nous permettait pas de rien offrir au major Behm. Ce qui mérite à peine d’être raconté, je déterminai son fils, très-jeune encore, à accepter une montre d’argent que j’avais par hasard sur moi : et je fis un grand plaisir à sa petite fille en lui donnant deux paires de pendans d’oreilles. Outre ces bagatelles, je laissai au capitaine Schmaleff le thermomètre dont je m’étais servi depuis mon départ des vaisseaux ; il me promit d’observer exactement la température de l’air pendant une année, et de transmettre ses observations à M. Muller.

» Nous dînâmes chez le gouverneur, qui, empressé de satisfaire notre curiosité, nous fit servir un grand nombre de plats apprêtés à la manière anglaise, et beaucoup d’autres apprêtés à la manière des Russes et des Kamtchadales. L’après-midi, nous parcourûmes la ville et les environs. Le gouverneur actuel a fait creuser un canal pour isoler du continent la presqu’île sur laquelle Bolcheretsk est bâtie. Ce canal n’a pas seulement ajouté à la force de la place, il l’a rendue moins sujette aux inondations qu’elle ne l’était auparavant. J’aperçus vingt ou trente vaches autour de la ville. M. Behm avait six chevaux très-forts. Les che-