bientôt après nous pûmes acheter des rafraichissemens.
Nous reçûmes l’après-midi la visite
de Terriobou ; il n’avait avec lui qu’une pirogue,
dans laquelle se trouvait sa femme et ses
enfans. Il demeura à bord jusqu’à près de dix
heures, et il retourna au village de Kaouroua,
» Le 26, à midi, le roi s’embarqua sur une grande pirogue, et, étant parti du village avec deux autres de sa suite, il prit en pompe la route des vaisseaux. Son cortège avait de la grandeur et une sorte de magnificence. La première embarcation était montée par Terriobou et ses chefs, revêtus de leurs casques et de leurs riches manteaux de plumes, et armés de longues piques et de dagues : la seconde portait des prêtres, le respectable Kaou, un de leurs chefs, avec des idoles chamarrées d’étoffes rouges. Ces idoles étaient des bustes d’osier d’une proportion gigantesque, chargés de petites plumes de diverses couleurs, travaillées de la même manière que leurs manteaux : de gros morceaux de nacre de perle, et une noix noire fixée au centre, représentaient les yeux ; leurs bouches étaient garnies d’une double rangée de dents incisives de chien, et l’ensemble de la physionomie offrait des contorsions bizarres. Des cochons et divers végétaux remplissaient la troisième pirogue. Durant la marche, les prêtres, occupant la pirogue du centre, chantaient des hymnes avec beaucoup de gravité ; et, après avoir pagayé autour des vaisseaux, ils ramèrent vers la plage, où j’étais à la