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DES VOYAGES


et de la quantité de farine que nous désirions ; et nous l’avertîmes que nous nous proposions d’appareiller le 5 juin.

» La conversation se tourna ensuite sur d’autres objets ; et l’on imagine bien que nous essayâmes surtout de savoir quelque chose de ce qui se passait dans notre patrie. Nous courions les mers depuis trois ans ; nous avions compté que le major Behm nous apprendrait des nouvelles intéressantes, et il m’est impossible de dire combien nous regrettâmes que ses informations ne fussent pas d’une date plus récente que celle de notre départ d’Angleterre.

» Le gouverneur, jugeant que nous devions être fatigués, et que nous désirions de prendre un peu de repos, voulut, sur les sept heures du soir, nous conduire lui-même dans les appartenons qu’on nous destinait. Nous refusâmes en vain cet honneur, auquel nous n’avions aucun titre : notre qualité d’étrangers contrebalançait dans l’âme de ce généreux Livonien tous les mouvemens d’amour-propre qu’inspirent les dignités. Nous passâmes près de deux corps-de-garde, dont les soldats se mirent sous les armes pour saluer le capitaine Gore, et nous arrivâmes à une maison très-propre, où le major Behm nous dit que nous demeurerions durant notre séjour à Bolcheretsk. On plaça deux sentinelles à la porte ; un détachement commandé par un sergent occupait une maison voisine. Lorsque M. Behm nous eut