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DES VOYAGES


de cette rivière à la mer haute : les bateaux du pays devaient nous y prendre et nous faire remonter le fleuve.

» Le capitaine Gore vint nous joindre : nous étions accompagnés de MM. Port et Fedositch, et de deux Cosaques. Nos conducteurs avaient eu soin de nous donner des fourrures. Nous reconnûmes bientôt que cette précaution était nécessaire ; car nous fumes à peine en route, qu’il tomba de la neige en abondance.

» À quelque distance d’Avatcha, nous prîmes des traîneaux attelés par des cliiens ; sur les neuf heures du soir, nous fumes éveillés par les hurlemens lamentables des chiens, et ce bruit continua tout le temps qu’on employa à arranger notre bagage sur les traîneaux ; quand on eut attelé ces animaux, leurs cris se changèrent en un glapissement doux et gai, qui cessa entièrement dès qu’ils furent en marche.

» Un traîneau ne porte guère qu’une personne à la fois : celui qui le monte est assis de côté ; ses pieds touchent la partie inférieure ; ses provisions et les autres choses dont il a besoin se trouvent dans un paquet placé derrière lui. Le traîneau est attelé ordinairement de cinq chiens ; quatre sont en couples, le cinquième sert de guide. Les rênes ne prenant pas ces animaux par la tête, mais par le cou, produisent peu d’effet ; elles flottent ordinairement sur le traîneau, et le Kamtchadale ne compte que sur sa voix pour se faire obéir des chiens. Le premier est dressé avec des soins particuliers : la