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DES VOYAGES


quel ils pouvaient converser ; c’était M. Webber, qui parlait très-bien allemand, et qui enfin leur persuada avec assez de peine que nous étions Anglais et leurs amis. M. Port fut présenté au capitaine Clerke, auquel il remit la lettre du commandant de la province, écrite en allemand : elle ne renfermait que des complimens ; elle engageait notre capitaine et ses officiers à se rendre à Bolcheretsk, où Fedosicht et Port devaient nous conduire. Le dernier nous dit en même temps que le major Behm avait conçu une très-fausse idée de la grandeur de nos vaisseaux et de l’objet de notre voyage ; qu’Ismyloff avait parlé de nous dans sa lettre comme de deux petits paquebots anglais ; qu’il avait averti le gouverneur de se tenir sur ses gardes, en laissant entendre qu’il nous croyait des pirates. Il ajouta que, d’après cette dépêche, on avait formé à Bolcheretsk diverses conjectures sur notre compte ; que le major croyait que nous faisions le commerce, et qu’en conséquence il nous avait envoyé un marchand ; mais que son lieutenant nous jugeait Français ; qu’il nous supposait des vues d’hostilité, et qu’il opinait pour qu’on prît les mesures convenables : il avait fallu, ajouta-t-il, toute l’autorité du gouverneur de la province pour empêcher les habitans de quitter la ville et de se retirer, dans l’intérieur du pays, tant ils redoutaient les Français,

» Un soulèvement arrivé à Bolcheretsk, peu d’années auparavant, et dans lequel le com-