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DES VOYAGES

» Le 3 au matin, nous vîmes deux traîneaux qui entrèrent dans le village : le capitaine Clerke m’envoya à terre pour savoir si on avait reçu des nouvelles du gouverneur de la province : car la réponse à la lettre envoyée par le sergent pouvait être arrivée. Bolcheretsk, par la route ordinaire, étant éloigné de Petro-Pavlovska d’environ cent trente-cinq milles anglais, nos dépêches étaient parties le 29 vers midi sur un traîneau attelé de chiens : la réponse arriva le 3 dans la matinée ; ainsi l’exprès fit deux cent soixante-dix milles en trois jours et demi.

» Au reste, on nous cachait, pour le moment, la réponse du gouverneur ; et, en rentrant chez le sergent, on me dit qu’on nous la communiquerait le lendemain. Tandis que j’étais à terre, le canot qui m’avait amené et un bateau de la Découverte se trouvèrent pris par les glaces qu’un vent du sud avait amenées de l’autre côté de la baie. La Découverte les voyant embarrassés, leur envoya sa chaloupe, qui partagea bientôt le même sort ; et une ceinture de glace, d’un quart de mille de largeur, ne tarda pas à environner nos trois embarcations. Cet accident m’obligea de demeurer sur la côte jusqu’au soir ; rien n’annonçant à cette époque que les bateaux pussent se remettre à flot, je me rendis en traîneau sur les bords de la glace, avec quelques-uns de ceux qui m’accompagnaient. Nous nous embarquâmes sur d’autres canots qui vinrent des vaisseaux, et le