Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 30.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
DES VOYAGES


eûmes bien de la-peine à deviner ses réponses. Après de grands efforts de notre côté et du sien, nous jugeâmes qu’il n’y avait point de vivres ou de munitions navales en cet endroit ; qu’on en trouvait à Bolcheretsk. une quantité considérable ; que, selon toute apparence, le commandant de la province s’empresserait de nous fournir les choses dont nous avions besoin ; mais qu’avant l’arrivée de ses lettres Sm ni le sergent, ni les soldats, ni les habitans de la bourgade de Petro-Pavlovska, n’oseraient venir à bord de nos vaisseaux.

» Il était temps de nous en aller, et comme mes habits se trouvaient encore trop humides, je priai le sergent de vouloir bien consentir que j’emportasse à bord ceux qu’il avait eu la bonté de ne prêter. Il y consentit de bon cœur, et il procura tout de suite à chacun de nous un traîneau attelé de cinq chiens, et mené par un homme, du pays. Cette voiture fit un grand plaisir à nos matelots, et ce qui les amusa encore davantage, leurs gaffes eurent un traîneau particulier. Les traîneaux du Kamtchatka sont si légers, et leur construction est si ingénieuse, que nous allâmes très-vite et très-sûrement sur la glace : avec toutes les précautions possibles, nous n’aurions pu jouir de ces avantages, si nous avions fait la route à pied.

» Nous trouvâmes, à notre retour, que les bateaux remorquaient la Résolution vers le village. Le lendemain il fit assez chaud vers te