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DES VOYAGES


bien à contre-temps, il me fut impossible de ne pas rire de cette parade militaire. Nous arrivâmes enfin à la maison de l’officier qui commandait le détachement, dans laquelle on nous fit entrer, et lorsqu’on eut donné des ordres et posté des soldats en dehors des portes avec beaucoup de fracas, le maître du logis parut, accompagné d’une autre personne, que nous jugeâmes être le secrétaire du port. Ils ouvrirent une des lettres d’Ismyloff, et un exprès porta la seconde à Bolcheretsk, ville située sur la côte occidentale de la péninsule de Kamtchatka, où le gouverneur de cette province réside ordinairement.

» Ainsi que je l’avais conjecturé, les habitans de l’ostrog n’avaient point vu notre vaisseau la veille, lorsque nous mouillâmes dans la baie, et ils ne nous aperçurent, durant cette matinée, qu’au moment où nos canots furent assez près de la glace. Nous sûmes ici que cette découverte les avait beaucoup effrayés. La garnison prit « les armes sur-le-champ. On plaça deux pièces de campagne à l’entrée de la maison du commandant, et on les pointa sur nos bateaux ; les boulets, la poudre et les mèches allumées furent apportés au pied du canon,

» L’officier dans la maison duquel nous nous trouvions était un sergent, et il commandait l’ostrog ; lorsqu’il fut revenu de l’alarme que nous lui avions causée, il nous traita avec toute l’hospitalité et l’amitié possibles. Sonhabitation était d’une chaleur insupportable, mais d’une