position de ces terres, et qu’ils auraient fait
d’Atouaï, d’Oouaïhy ou d’une des terres voisines
un lieu de rafraîchissement pour les vaisseaux
qui vont chaque année d’Acapulco à
Manille ; elles se trouvent presque à mi-chemin
entre Acapulco et Guam, le seul port où
ils relâchent dans la traversée du grand Océan,
et, ils n’auraient pas allongé leur route d’une
semaine ; ils auraient même pu s’y reposer sans
courir le moindre danger de laisser passer le
temps favorable à leur traversée, car le vent
alisé de l’est exerce son action sur l’espace
qu’elles occupent. La connaissance de cet archipel
n’eût pas été moins favorable à nos flibustiers
qui se rendirent quelquefois de la
côte d Amérique aux Ladrones, ayant à peine
assez de vivres et d’eau pour ne pas mourir de
faim et de soif ; ils y auraient trouvé des vivres
en abondance, et dans un mois d’une navigation
sûre, ils auraient atteint la partie de la
Californie que le galion de Manille est obligé
de reconnaître ; s’ils n’avaient pas rencontré le
galion, ils auraient pu retourner bien radoubés à
la côte d’Amérique, après une absence de deux
mois. Enfin combien lord Anson se serait cru
heureux, et de combien de fatigues et de peines
il se serait affranchi, s’il eût su qu’à mi-chemin,
entre l’Amérique et Tinian, il se
trouve un groupe d’îles en état de fournir à tous
ses besoins ! L’historien de son voyage en aurait
fait une description plus agréable que
celle dont je viens de donner l’esquisse. »
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HISTOIRE GÉNÉRALE