laisse des doutes sur cette explication, ne
trouve-t-on pas au vent le vaste continent de
l’Amérique, où les Espagnols sont établis depuis
plus de deux siècles ? et durant cette période
les côtes des îles Sandwich n’ont-elles pas
dû recevoir fréquemment des débris de naufrage ?
Il paraîtra vraisemblable que des débris
contenant du fer ont été portés de temps en
temps par le vent alisé de l’est aux îles dispersées
sur cet immense océan. La distance d’Atouaï
à l’Amérique n’est pas une objection solide ;
et quand elle aurait plus de force, elle ne
détruirait pas ma supposition : des vaisseaux
espagnols traversent l’Océan pacifique toutes
les années, et il est clair qu’outre la perte d’un
mât et de ses garnitures, des tonneaux garnis
de cercles de fer, et beaucoup d’autres choses
dans lesquelles il entre des morceaux de fer,
peuvent être jetés à la mer ou tomber dans les
flots pendant une si longue traversée, et aborder
ensuite sur quelque terre. Mais ce que je
viens de dire n’est pas une simple conjecture :
un de mes gens vit dans une maison d’Ouaïmoa
des bois de sapin ; ils étaient rongés par les
vers, et on lui dit qu’ils avaient été apportés
sur la côte par les vagues ; les naturels nous dirent
d’ailleurs très-positivement que les échantillons
de fer que nous trouvâmes parmi eux
leur étaient venus de l’est
» Si les Espagnols avaient découvert dans le dernier siècle les îles Sandwich, il paraît sûr qu’ils auraient profité de l’heureuse