vant. Nous rencontrâmes à peine un individu
des dernières classes, et nous vîmes très-peu de
chefs qui n’eussent pas perdu une ou plusieurs
de ces dents. Nous comprimes toujours que
cette punition volontaire n’est pas, comme
l’amputation de l’une des jointures des doigts
aux îles des Amis, la suite d’un chagrin violent
occasioné par la mort des personnes qui sont
chères, mais un sacrifice propitiatoire offert à
l’éatoua afin d’écarter les dangers et les malheurs
dont on peut être menacé.
» Leurs idées sur une vie future nous sont bien peu connues. Lorsque nous leur demandâmes où vont les morts, ils nous répondirent constamment que le souffle, qu’ils regardent comme l’âme ou la partie immortelle de l’homme, retourne auprès de l’éatoua. Nous multipliâmes nos questions sur cette matière, et ils semblèrent nous décrire un lieu particulier où ils supposent la demeure des morts ; mais nous n’avons pas découvert s’ils y espèrent des récompenses, où s’ils y craignent des châtimens.
» J’ai promis au lecteur une explication detaillée du mot tabou, et je vais dire ici ce que nous avons remarqué touchant son application et ses effets. Ayant demandé pourquoi la communication entre les naturels et nous était défendue la veille de l’arrivée de Terriobou, on nous répondit que la baie était tabouée. Le même interdit eut lieu, d’après notre sollicitation, le jour où nous procédâmes aux funérailles du capitaine Cook. Dans ces deux occa-