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DES VOYAGES


moins de celui d’en exercer les principales fonctions. Omiah était fils de Kaou et oncle de Kaïrikia : ce dernier présidait, en l’absence de son grand-père, à toutes les cérémonies religieuses du moraï. Nous remarquâmes aussi qu’on ne laissait jamais paraître le fils unique d’Omiah, enfant d’environ cinq ans, sans l’entourer d’une suite nombreuse, et sans lui prodiguer des soins tels que nous n’en avions jamais vu de pareils. Il nous sembla qu’on mettait un prix extrême à la conservation de ses jours, et qu’il devait succéder à la dignité de son père »

» J’ai déjà dit qu’on accorda au capitaine Cook le titre d’orono et tous les hommages qu’il entraîne : il est sûr d’ailleurs qu’ils nous regardaient, en général, comme des hommes d’une race supérieure à la leur, et ils répétèrent souvent que le grand éatoua réside dans notre pays. Ils donnent le nom de Kounouroi-kaié à la petite figure dont j’ai parlé, comme de l’idole favorite du moraï de la baie de Karakakoua : ils nous dirent que c’était le dieu de Terriobou, et qu’il résidait aussi parmi nous.

» Les moraïs, l’intérieur et le dehors des maisons offrent une variété infinie de ces figures, auxquelles ils donnent différens noms ; mais nous nous aperçûmes bientôt qu’ils en faisaient peu de cas ; car ils en parlaient avec mépris, et ils voulaient les échanger contre des bagatelles. Au reste il y en avait toujours une qui était en faveur, et à laquelle ils prodiguaient leurs