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HISTOIRE GÉNÉRALE


peuvent ainsi les rendre aussi longues qu’il leur plaît. Ils ont une espèce de petite corde plus fine encore, qu’ils tirent de l’écorce d’un petit arbrisseau appelé ariemah : ils font les plus belles avec des cheveux ; mais ils ne se servent de ces dernières que dans les choses d’ornement Ils fabriquent en outre, avec l’enveloppe fibreuse du coco, des cordages plus gros, qu’ils emploient sur leurs pirogues. Nous achetâmes quelques-uns de ceux-ci pour notre usage, et nous les trouvâmes très-bons pour de petites manœuvres courantes. Ils fabriquent de plus une autre espèce de cordage qui est plat et extrêmement fort : ils l’emploient surtout à attacher la toiture de leurs maisons et ce qu’ils veulent serrer solidement. Cette dernière n’est pas cordonnée comme les premières espèces : ce sont les parties fibreuses de l’enveloppe du coco tressées avec les doigts, selon la méthode que suivent nos matelots pour travailler les pointes des garcettes de ris.

» Ils emploient à plusieurs usages leurs gourdes qui sont d’une grandeur si prodigieuse, que quelques-unes contiennent de quarante à cinquante pintes ; afin de les rendre plus propres à ce qu’ils en veulent faire, ils leur donnent différentes formes en les enveloppant de bandages, tandis qu’elles sont encore sur pied. Ainsi ils leur donnent la forme oblongue et cylindrique, parce qu’alors elles renferment plus aisément leur équipage de pêche ; d’autres ont la forme d’un plat : celles-ci contiennent