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HISTOIRE GÉNÉRALE

» Les embarcations des autres îles de ce groupe sont précisément de même : la plus grande que nous ayons aperçue était double, elle appartenait à Terriobou ; elle avait soixante-dix pieds de longueur, trois et demi de profondeur, et douze de large ; elle était composée de deux arbres.

» Tous les ouvrages mécaniques de ce peuple annoncent une adresse peu commune. Leur principale manufacture est celle d’étoffes : ils tirent leurs étoffes du mûrier à papier, sans doute selon le procédé qu’on suit à Taïti et à Tongatabou ; car nous achetâmes quelques-uns des morceaux de bois sillonnés dont ils se servent pour battre cette plante. Le tissu de l’étoffe, quoique plus épais, est inférieur à celui des étoffes des îles de la Société ou des îles des Amis ; mais les insulaires d’Atouaï développent une supériorité de goût dans l’application des couleurs et des peintures, et ils en varient les dessins avec une richesse d’imagination surprenante. En voyant un certain nombre de pièces de ces étoffes, on supposerait qu’ils ont pris leurs modèles dans une boutique remplie des plus jolies toiles de la Chine et de l’Europe ; ils ont d’ailleurs des dessins qui leur sont particuliers. Au reste, excepté le rouge, leurs couleurs ne sont pas brillantes ; mais on est étonné de la régularité des figures et des rayures ; et si j’en juge d’après ce que nous avons remarqué, ils ne paraissent pas avoir de forme d’empreinte. Nous n’avons pas eu occa-