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DES VOYAGES


leurs besoins, furent pour nous des indices sûrs de leur docilité et de leur industrie.

» La longueur des pirogues d’Atouaï est en général de vingt-quatre pieds ; une seule pièce de bois, ou un tronc d’arbre creusé d’un pouce ou d’un pouce et demi, et terminé en pointe à chaque extrémité, en forme le fond. Les côtés sont composés de trois planches, chacune d’environ un pouce d’épaisseur, ajustées et liées au fond avec beaucoup de précision. Les extrémités de l’avant et de l’arrière sont un peu élevées, affilées et taillées à peu près en coin, avec cette différence, qu’elles s’aplatissent brusquement, de manière que les planches qui forment les côtés sont appliquées l’une contre l’autre sur toute leur surface, l’espace au moins d’un pied. Comme elles n’ont pas plus de quinze ou dix-huit pouces de largeur, celles qui vont seules (car ils en amarrent quelquefois deux ensemble, ainsi que sur les autres îles) ont des balanciers d’une forme et d’une disposition si judicieuses, que je n’en avais jamais vu d’aussi heureusement imaginées, dit le capitaine Cook : ils les manœuvrent avec des pagaies pareilles à celles que nous avions rencontrées ordinairement. Quelquesunes ont une voile triangulaire, légère, semblable aux voiles des îles des Amis, enverguée à un mât et à un boute-hors ; les cordes employées dans leurs embarcations, et les cordes plus petites dont ils se servent dans leurs pêches, sont fortes et bien faites.