une longue planche étroite, arrondie aux extrémités,
et ils partent ensemble de la côte.
Ils plongent par-dessous la première vague
qu’ils rencontrent ; se laissant ensuite rouler
par cette vague, ils reparaissent au delà, et
ils se hâtent de nager, afin de se porter plus
avant au large. Ils plongent par-dessous la
seconde vague qui arrive, et ils tournoient avec
elle, ainsi qu’avec la première. La grande difficulté
consiste à saisir l’instant favorable pour
plonger dessous ; car, s’ils le laissent échapper,
ils sont pris par le ressac, et rejetés en
arrière d’une façon violente, et dans ce cas ils
ont besoin de toute leur adresse pour n’être
pas écrasés contre les rochers. Quand, après
ces efforts multipliés, ils sont parvenus au delà
du ressac, ils trouvent la mer plus tranquille,
ils se placent enfin sur leur planche, et se disposent
à regagner le rivage. Le ressac étant
composé de lames dont la troisième, toujours
beaucoup plus grosse que les deux premières,
s’avance plus loin que les deux autres qui se
brisent dans l’espace intermédiaire, leur premier
objet est de se placer au sommet de
celle-ci, qui les pousse vers la grève avec
une rapidité étonnante. S’il leur arrive de
se placer maladroitement sur les lames plus
petites, qui se brisent avant d’atteindre la
terre, ou s’ils ne peuvent maintenir, au sommet
de la lame, sur laquelle ils se trouvent,
leur planche dans une position convenable,
ils sont exposés à la fureur de la vague
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DES VOYAGES
Tome XXX 7