leurs des couronnes de fleurs sèches de la mauve
dinde ; et un autre joli ornement appelé
eraï, qu’elles placent communément autour de
leur cou, et qui est quelquefois attaché comme
une guirlande à leurs cheveux ; il y en a qui en
portent deux à la fois, le premier au cou, et le
second sur la tête. C’est une espèce de palatine
de l’épaisseur d’un doigt, composée de petites
plumes tressées si près les unes des autres,
qu’elles offrent une surface aussi douce que
celle du plus beau velours. En général, le fond
est rouge, semé alternativement de cercles jaunes
et noirs.
» Quelques-unes des femmes d’Atouaï portaient sur leurs doigts, comme nous portons des bagues, de petites figures de bois ou d’ivoire joliment faites et représentant une tortue. Je laisse aux curieux le soin de deviner pourquoi la tortue a obtenu cette distinction particulière. On remarque de plus un ornement de coquillages disposés sur un fort réseau en plusieurs lignes. Ces coquillages se frappent les nus les autres quand on les remue : les hommes et les femmes qui veulent danser les attachent autour du bras, de la cheville du pied, et au-dessous du genou. Ils remplacent quelquefois les coquillages par des dents de chien ou par une baie dure et rouge, qui ressemble à celle du houx.
» Il me reste à parler d’un autre ornement, si toutefois je puis lui donner ce nom. Il serait difficile de le décrire bien exactement : c’est