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DES VOYAGES

» Ils ont l’habitude de se tatouer le corps, ainsi que les autres habitans des îles du grand Océan : mais on ne trouve des visages tatoués qu’à la Nouvelle-Zélande et aux îles Sandwich ; les Zélandais tracent sur leurs visages des volûtes spirales agréables à l’œil, et les naturels des îles Sandwich des lignes droites qui se coupent à angles droits. Les mains et les bras des femmes sont aussi tatoués d’après un joli dessin ; enfin elles se tatouent la pointe de la langue, usage singulier dont nous n’avons pu deviner l’objet

» Ce qu’on nous dit de ces marques nous porte à croire qu’ils les font souvent à la mort d’un chef, ou lorsqu’il leur arrive quelque chose de malheureux ; qu’ils cherchent alors à attester leur douleur par un signe permanent : car on nous avertit fréquemment qu’une telle marque particulière avait été faite pour se rappeler la mémoire d’un tel chef, etc. On peut observer aussi que les dernières classes du peuple sont tatouées d’une manière qui annonce leur vassalité à l’égard des divers chefs dont elles dépendent.

» Une pièce d’une étoffe épaisse, d’environ dix à douze pouces de largeur, qu’ils passent entre les cuisses, qu’ils nouent autour des reins et qu’ils appellent maro, forme en général l’habit des hommes. C’est le vêtement ordinaire des insulaires de tous les rangs. La grandeur de leurs nattes, dont quelques-unes sont très-belles, varie ; elles ont communément