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HISTOIRE GÉNÉRALE


perfection de leurs manufactures sont certainement proportionnés à leur situation et aux avantages naturels dont ils jouissent.

» Kanina, notre malheureux ami, avait un extrême désir de s’instruire, un bon sens merveilleux, et une vivacité de conception qu’on ne rencontre guère parmi ces peuples. Il nous fit des questions sans nombre sur nos usages et sur nos manières ; sur notre roi, sur îa nature de notre gouvernement, sur la population et les productions de notre pays, suv notre méthode de construire nos vaisseaux et nos maisons ; il nous demanda si nous avions des guerres, avec qui, et en quelles occasions ; de quel le manière nous les faisions ; quel était notre dieu : enfin il nous interrogea sur beaucoup d autres points qui annonçaient un esprit fort étendu.

» Nous rencontrâmes deux fous, un homme à Oouaïhy, et une femme à Onihéaou. On avait pour eux beaucoup d’attentions et d’égards, et nous jugeâmes qu’on les croyait inspires par la Divinité, ainsi que dans la plupart des contrées de l’Orient.

» Si j’en excepte la Nouvelle-Zélande, il n’est pas prouvé bien évidemment que les naturels des îles du grand Océan mangent les corps de leurs ennemis ; mais il est extrêmement probable que cet usage était autrefois répandu sur chacune de ces terres. Les sacrifices humains, qui paraissent une suite manifeste de cette horrible coutume, y sont encore univer-