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DES VOYAGES

grosseur des cannes à sucre est extraordinaire ; on nous en apporta à Atouaï une qui avait onze pouces un quart de circonférence, et qui offrait quatorze pieds de tige bonne à manger.

» Les insulaires d’Onihéaou nous vendirent plusieurs grosses racines brunes de la forme d’un igname ; et du poids de six à dix livres ; le suc qu’elles donnent en abondance est très-doux et d’une saveur agréable, et nous jugeâmes qu’il peut fort bien tenir lieu de sucreries naturels du pays l’aiment passionnément ; ils l’emploient à chacun de leurs repas, et nos gens le trouvèrent aussi très-bon et très-sain. Nous n’avons pu découvrir à quelle espèce de plantes appartiennent ces racines ; car nous avons essayé vainement de nous en procurer des feuilles. Nos botanistes ont supposé qu’elles sont produites par une fougère.

» Les habitans des îles Sandwich sont certainement de la même race que ceux de la Nouvelle-Zélande, des îles de la Société et des Amis, de l’île de Pâques et des Marquésas, race qui occupe, sans aucun mélange, toutes les terres qu’on connaît entre le 47e. degré de latitude nord, et le 20e. degré de latitude sud, et les 180° et les 260′ de longitude orientale. Ce fait, quelque extraordinaire qu’il paraisse, est assez prouvé par l’analogie frappante qu’on remarque dans les mœurs, les usages des divers peuples, et la ressemblance générale de leurs traits ; et il est démontré d’une manière incontestable par l’identité absolue des idiomes.