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DES VOYAGES


beau temps et un ciel pur aux bords de la mer.

» Nous eûmes tous les jours et toutes les nuits une brise de terre et une brise de mer dans la baie de Karakakoua.

» Les quadrupèdes de ces îles, ainsi que de toutes les autres qu’on a découvertes dans le grand Océan, se réduisent aux chiens, aux cochons et aux rats. Les chiens sont de la même espèce que ceux de Taïti ; ils ont les jambes courtes et tortues, le dos long et les oreilles droites. Je n’ai aperçu de variétés que dans leurs peaux ; quelques-unes offrent de longs ppils grossiers, et la robe des autres est fort douce. Ils sont extrêmement paresseux, et à peu près de la taille du chien qu’on emploie en Angleterre à tourner la broche, et que par cette raison l’on nomme turnspit. Il faut peut-être attribuer leur paresse à la manière dont on les traite plutôt qu’à une disposition naturelle. En général, on les nourrit et on les Iaisse v vivre avec les cochons ; et je ne me souviens pas d’en avoir vu un seul servir de compagnon à l’homme. L’usage des habitans du pays qui les mangent les écartera toujours de la société ; et comme il n’y a dans l’île ni bêtes de proie ni gibier, il est vraisemblable que les qualités sociales du chien, sa sagacité, sa fidélité et son attachement pour son maître, demeureront toujours inconnues aux naturels.

» Les îles Sandwich ne paraissent pas avoir en proportion de leur étendue autant de chiens que Taïti ; mais d’un autre côté on y trouve