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HISTOIRE GÉNÉRALE


pas de port, ni le plus petit abri pour les navires.

» Dans la partie du sud-ouest est la baie de Karakoua, à jamais fameuse par la funeste catastrophe qui nous priva de notre commandant. On ne voit le long de la côte que de grosses masses de scories, et des fragmens de rochers noirs et brûlés. Au delà, le terrain s’élève graduellement pendant deux milles et demi, et paraît avoir été couvert auparavant de pierres brûlées et éparses. Les insulaires ont pris la peine de les enlever jusqu’à une profondeur de trois pieds, et même plus : travail bien pénible sans doute, mais dont ils ont été amplement dédommagés par la fertilité du sol qui produit en abondance du mûrier à papier, des patates, du fruit à pain, des cocos, etc. Les champs sont séparés par des murs en pierre.

» De la pointe la plus occidentale à l’extrémité la plus septentrionale de l’île, la côte forme une vaste baie appelée Toeyahyah, et bornée au nord par deux hautes montagnes. Le pays, aussi loin que l’œil pouvait y pénétrer, nous sembla fertile et bien habité ; mais il manque d’eau douce.

» L’île la plus grande après Oouaïhy est Moui, éloignée de huit lieues dans le nord-nord-ouest de la première. Elle a cent quarante milles géographiques de circonférence. Un isthme bas la partage en deux presqu’îles circulaires, dont la plus orientale, qui porte le nom d’Ouhamadoua, est deux fois plus grande