quelques naturels qui se trouvaient à bord. Le
nom du capitaine Cook, fréquemment répété,
et accompagné de détails de mort et de carnage,
lui fit conclure qu’ils étaient instruits de
ce qui nous était arrivé à Oouaïhy, et qu’ils
rappelaient ce malheureux événement ; mais le
discours des insulaires avait rapport aux guerres
causées par les chèvres que le capitaine
Cook avait laissées à Oniheaou, et au massacre
de ces pauvres chèvres au milieu de la
querelle qu’elles avaient produite. Le capitaine
Clerke, persuadé que cette conversation animée
et ces tableaux effrayans avaient rapport
aux sanglantes disputes que nous avions eues
à Oouaïhy, et y voyant d’ailleurs un désir de
vengeance de la part des habitans de ces îles,
ordonna d’équiper et d’armer les canots, et
de les envoyer à notre secours.
» On me chargea le lendemain de retourner à terre avec le détachement de l’aiguade. Les dangers que nous avions courus la veille déterminèrent le capitaine Clerke à nous donner une garde de quarante hommes. Cette précaution, n’était pas nécessaire ; car nous trouvâmes la plage entièrement libre, et le terrain entre le lieu du débarquement et la source consacré par de petits pavillons blancs. Nous jugeâmes que quelques chefs étaient venus visiter ce canton, et que, n’ayant pu s’y arrêterais avaient eu la bonté de s’occuper de notre sûreté et de notre repos. Nous vîmes de l’autre côté de la rivière, à droite, plusieurs hommes armés de.