neur, pensa qu’il devait y prendre part. Nous
serions peut-être restés quelque temps dans
cette position singulière, si la dispute n’avait
été terminée par des pierres qui commençaient
à tomber autour de nous, et par les cris des
équipages des canots, qui nous avertissaient
de nous retirer promptement, parce que les
naturels nous suivaient dans l’eau avec des
massues et des piques. J’atteignis le premier le
bord de la pinasse ; m’apercevant que M. Anderson
se trouvait à quelque distance par-derrière,
et qu’il n’était pas encore hors de
danger, je recommandai aux soldats de marine
de tirer un coup de fusil ; ils furent si empressés
d’exécuter mon ordre, qu’ils en tirèrent
deux, et lorsque je fus entré dans le
canot, je vis les naturels en fuite. Il ne restait
sur la grève qu’un homme assis auprès d’une
femme : cet homme essaya plusieurs fois de se
lever ; il n’en eut pas la force, et je remarquai
avec beaucoup de regret qu’il était blessé à
l’aine. Ses compatriotes revinrent bientôt après,
et ils formèrent un cercle autour de lui ; ils agitèrent
leurs piques et leurs dagues avec un air
de menace et de défi ; mais, avant que nous
fussions arrivés aux vaisseaux, ils furent chassés
du rivage par quelques insulaires que nous
prîmes pour des chefs.
» Durant notre absence, le capitaine Clerke avait eu les plus vives inquiétudes sur notre sûreté ; et ce qui augmenta beaucoup ses craintes, il avait mal compris ce que lui avaient dit