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HISTOIRE GÉNÉRALE


et nous n’aperçûmes personne, si j’en excepte un petit nombre d’insulaires prosternés la face contre terre aux environs des huttes du village voisin.

» Avant de parler des hommages religieux qu’on rendit au capitaine, et des cérémonies singulières avec lesquelles il fut reçu sur cette île funeste, il est nécessaire de décrire le moraï situé à la côte méridionale de la plage de Kakoua. C’était une construction de pierre, solide et carrée, d’environ cent vingt pieds de long, de soixante de large, et de quarante de hauteur ; le sommet, aplati et bien pavé, était entouré d’une balustrade de bois, sur laquelle on voyait les crânes des captifs sacrifiés à la mort des chefs du pays ; le centre de l’édifice offrait un vieux bâtiment de bois tombant en ruine, et réuni de chaque côté à la balustrade par un mur de pierre qui divisait en deux parties l’espace vide. Le côté qui faisait face à l’intérieur du pays présentait cinq poteaux de pins de vingt pieds d’élévation, qui soutenaient un échafaud d’une forme irrégulière : il y avait au côté parallèle à la mer deux petites maisons communiquant l’une à l’autre par un chemin qu’un pavillon défendait des injures de l’air.

» Koah nous mena au sommet de cet édifice par un chemin d’une pente douce, qui commençait au bord de la grève, et aboutissait à iangle nord-ouest de la cour du bâtiment. Nous aperçûmes à l’entrée deux grosses figu-