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vière, ils trouvèrent un homme dont la couleur les frappa d’étonnement. Il était d’un jaune si brillant, que, n’ayant jamais rien vu qui lui ressemblât, ils s’efforcèrent d’approfondir ce phénomène. Ils employèrent les signes et tout ce que l’expérience leur avait appris de plus propre à se faire entendre. Le seul éclaircissement qu’ils purent tirer fut qu’il venait d’un pays fort éloigné dans les terres, où les hommes de sa couleur étaient en grand nombre. Atkins a su des capitaines Bullfinch, Lamb, et de quelques autres voyageurs, qu’ils avaient vu plusieurs Africains de la même couleur ; et d’un autre Anglais, qu’il en avait vu un dans le royaume d’Angola, et un autre à Madagascar, rareté surprenante, et aussi difficile à expliquer originairement que la couleur des Nègres.

Entre le cap das Palmas et Bassam, les Anglais rencontrèrent un vaisseau de Bristol, nommé le Robert, commandé par le capitaine Harding, qui était parti avant eux de Sierra-Leone, après y avoir acheté trente esclaves, au nombre desquels était le capitaine Tomba. Huit jours auparavant, ce Tomba, qui était d’une hardiesse extraordinaire, avait formé le projet d’un soulèvement, avec trois ou quatre de ses compagnons les plus résolus. Ils étaient secondés par une femme de leur nation, qui les avait avertis que, pendant la nuit, il n’y avait que cinq ou six blancs sur le tillac, et presque toujours endormis. Tomba ne