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qui lui tombait jusqu’à la cheville du pied. Il avait sur la tête un chapeau d’Europe brodée en or, et des sandales aux pieds. Ou avertit les blancs de s’arrêter à vingt pas de la chaise. À cette distance, sa majesté leur fit dire par l’interprète qu’elle se réjouissait de leur arrivée. Ils lui firent une profonde révérence la tête découverte. Alors, ayant assuré Snelgrave de sa protection, elle donna ordre qu’on présentât des chaises aux étrangers. Ils s’assirent. Le roi but à leur santé, et leur ayant fait apporté des liqueurs, il leur donna permission de boire à la sienne.

On amena le même jour au camp plus de huit cents captifs, d’une région nommé Teffo, à six journées de distance. Tandis que le roi de Dahomay faisait la conquête de Juida, ces peuples avaient attaqué cinq cents hommes de ses troupes, qu’il avait donnés pour escorte à douze de ses femmes pour les reconduire dans le pays de Dahomay avec quantité de richesses. Les Teffos, ayant mis l’escorte en déroute, avaient tué les douze femmes, et s’étaient saisis de leur trésor. Mais, après la conquête de Juida, le roi s’était hâté de détacher une parti de son armée pour tirer vengeance de cette insulte.

Il se fit amener les prisonniers dans sa cour. Le roi en choisit un grand nombre pour les sacrifier à ses fétiches ; le reste fut destiné à l’esclavage. Cependant tous les soldats de Dahomay qui avaient eu part à cette prise reçurent des récompenses qui leur furent dis-