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courante ni la moindre notion de son utilité.

On ne court aucun risque de voyager avec un Hottentot dans tous les pays voisins du Cap, et l’on est sûr d’être bien reçu et caressé même dans tous les villages. Les Hottentots se piquent d’une fidélité admirable pour tout ce qui est confié à leurs voisins. À la vérité, il se trouve dans les contrées du Cap une sorte de brigands ou de bandits qui vivent de leurs pillages ; mais ils sont en horreur à tous les Hottentots civilisés, qui les tuent comme autant de bêtes féroces, dans quelque endroit qu’ils puissent les rencontrer.

Il serait difficile d’approfondir les notions des Hottentots sur l’Être suprême, et leurs véritables principes de religion. Ils évitent soigneusement toutes sortes d’explications sur cet article ; et leurs réponses, comme celles qu’ils font à toutes les questions qui regardent leurs usages, paraissent autant de déguisemens et de subterfuges. Quelques auteurs en ont pris droit de douter s’ils ont en effet quelque idée de religion. Mais Kolbe assure formellement qu'ils reconnaissent un dieu, créateur de tout ce qui existe. Ils l’appellent Gounga ou Gounga Tekquoa, c’est-à-dire, dieu de tous les dieux. Ils disent de lui : « Que c’est un excellent homme, qui ne fait aucun mal à personne, de qui l’on n’en doit jamais craindre ; et qu’il demeure fort loin au delà de la lune. » Mais il ne paraît pas qu’ils aient aucune espèce de culte pour l’honorer. Quand les questions