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de bergers ou de pâtres d’office. Chacun est obligé à son tour d’exercer cette fonction, c’est-à-dire trois ou quatre à la fois, suivant les circonstances et les besoins. Ils mènent les troupeaux au pâturage entre six et sept heures du matin. Ils les ramènent le soir avant huit heures. Les femmes sont chargées de traire les vaches matin et soir. Pendant toute l’année, ils laissent les taureaux avec les vaches, et les béliers avec les brebis. Cette méthode sert beaucoup à la multiplication : leurs brebis produisent constamment deux agneaux chaque année. Les Européens du Cap, qui ont une méthode opposée, prétendent qu’à la longue celle des Hottentots affaiblit et diminue la race ; mais les Hottentots pensent autrement.

La multitude des bêtes de proie qui infestent le pays oblige les Hottentots à des précautions continuelles pour la sûreté de leurs troupeaux pendant la nuit. Leur méthode ordinaire est de placer leurs jeunes bestiaux dans le centre du kraal. Les vieux sont attachés en dehors contre les huttes, et liés deux à deux par les pieds pour empêcher leur mutinerie. Dans cette situation, ils n’ont pas besoin de sentinelle qui demeure à veiller ; l’approche du moindre danger leur fait pousser de longs mugissemens qui répandent aussitôt l’alarme dans le kraal.

Ils ont une sorte de bœufs qu’ils appellent bakkeleyers, c’est-à-dire bœufs de combat, du mot bakkeley, qui signifie guerre, et dont ils se servent en effet dans leurs guerres, comme