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Quoique les habitans de la côte d’Or soient beaucoup plus civilisés par l’ancien commerce qu’ils ont avec les Européens, leur politique ne souffre pas non plus qu’on pénètre dans le sein de leur pays. Cette défiance va si loin, que, la jalousie des Nègres intérieurs s’étend jusqu’aux autres Nègres qui sont sous la protection des blancs. De là vient que, dans la paix la plus profonde, lorsque les nations éloignées de la mer s’approchent du rivage pour le commerce, les éclaircissemens qu’on en tire sont si fabuleux et si contradictoires, qu’on n’y peut prendre aucune confiance, d’autant plus qu’en général les Nègres en imposent toujours aux blancs.

On peut dire la même chose de la troisième division ; car, jusqu’à la conquête des royaumes de Juida et d’Iakin par le roi de Dahomay, on ne connaissait presque rien des pays du dedans. Aucun blanc n’avait pénétré plus loin que le royaume d’Ardra, qui est à cinquante milles de la côte.

Les peuples de la quatrième division sont encore plus barbares que ceux de la première, et moins capables par conséquent de se prêter aux informations.

Enfin Snelgrave conclut son introduction par un exemple remarquable des sacrifices humains sur la rivière du vieux Callabar. Akqua, chef ou roi du canton (car la rivière de Callabar a plusieurs petits princes), vint à bord, par la seule curiosité de voir le vaisseau et d’en-